www.leslibraires.fr

L'abdication

Aquilino Morelle

Grasset

  • Conseillé par
    15 janvier 2017

    Un président ne devrait pas faire ça...

    Installé dans le bureau d’Eugénie, peut-être le plus beau de l’Elysée, à quelques pas de celui  du Président, Aquilino Morelle occupe la fonction de conseiller politique de François Hollande depuis son élection à laquelle il a pris une part active. Dans « L’Abdication », il raconte.

    Il raconte l’exercice du pouvoir par François Hollande, il raconte la gauche depuis 1981, et puis il se raconte lui-même, brièvement.

    **Florange ou l'abdication**

    On pourrait croire que le titre du livre fait référence à la décision récente du président de ne pas se représenter à la prochaine élection. Mais non. Pour Morelle, l’abdication a eu lieu au début du quinquennat, précisément à l’automne 2012 quand, plutôt que de nationaliser les aciéries de Florange, même partiellement, on décida, sous la pression de Ayrault de composer avec Mittal.

    Dans cette décision, Morelle voit l’échec de cette gauche du non au référendum sur la constitution européenne à laquelle il appartient, cette gauche qui pense que le politique doit primer sur l’économique, que l’austérité prônée par l’Union européenne est néfaste et surtout qu’il faut prendre en compte les revendications du monde ouvrier délaissé par le Parti Socialiste.
    C’est en parlant à cette gauche, notamment avec le fameux discours du Bourget (« mon ennemi c’est le monde de la finance »),  dont Morelle est le co-auteur,  que François Hollande a fait décoller sa campagne. Quelques jours plus tard, il se rendra à Florange, se hissera sur le toit d’une camionnette et laissera croire aux ouvrier qu’il les a compris.

    Mais en négociant avec Mittal, six mois après son élection, il révélera le libéral qu’il est et a toujours été. C’est l’occasion pour l’auteur de revenir sur l’histoire des gauches socialistes depuis 1981 et le tournant de la rigueur de 1983. Ce retour est documenté, intéressant et pertinent. Là s’est créée une ligne de fracture de la gauche qui, aujourd’hui encore, n’est ni refermée ni dépassée et qui explique l’éparpillement « façon pulzze » d’un PS où les tontons flingueurs ont remplacé les éléphants.

    Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u