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    17 avril 2011

    Un must-read pour tous les amateurs de fantasy !

    Un grand classique de la Fantasy, longtemps épuisé et finalement réédité par Mnémos en 2010 pour mon plus grand plaisir (enfin !). Le dit de la Terre Plate est vite devenu un livre culte, pour moi comme pour nombre d’amateurs de Fantasy, et je vais tenter de vous expliquer pourquoi.

    C’est un roman très difficile à résumer car il n’a pas de pareil dans son genre. Parfois comparé aux milles et une nuits de part son architecture, Le dit de la terre plate est en tous points un roman unique, inégalé jusqu’à aujourd’hui et j’ose dire inégalable. Présenté comme une suite de contes et de légendes mythologiques et épiques, le roman possède néanmoins un fil conducteur qui relie toutes ses histoires ensemble et les tissent pour en faire une tapisserie merveilleuse et de proportions admirables.

    C’est donc plus qu’un recueil de contes et légendes, une incroyable fresque à la poésie entraînante et palpitante, sensuelle, rusée, et addictive.

    Le personnage central que l’on retrouve dans les 5 livres qui forment ce roman, est sans conteste Ajrarn, premier seigneur des ténèbres, maître de la nuit et du monde inférieur, démon charismatique et séduisant qui se plait à jouer avec la destinée des humains. La Terre ressemble à un immense terrain de jeu pour le démon, qui s’amuse à renverser des royaumes, briser des vies, influer sur la bonne fortune des uns au détriment des autres mais surtout y choisir ses amants (mâles ou femelles). Si chaque livre se focalise sur l’un des 5 seigneurs des ténèbres : Ajrarn, mais aussi Uhlumé, le seigneur de la Mort et Chuz, maître de la Folie (reste 2 à découvrir dans le tome 2), toutes les histoires contées dans ce roman gravite autour d’Ajrarn qui apparaît régulièrement (pour notre plus grand plaisir). Ainsi chaque livre nous fait suivre la destinée extra-ordinaire d’un personnage ; Simmu et sa quête d’immortalité, Narasen la reine léopard qui haïssait les hommes, Ferajin la fille fleur et Sivesh le Bienheureux, amant d’Ajrarn., etc.

    Ce qui frappe et émerveille le lecteur à la découverte de ces destinées grandioses, (funestes ou bienheureuses, c‘est selon), c’est la beauté de la narration, romanesque, fabuleuse, très imagée et surtout incroyablement poétique. Tous les ingrédients propres aux contes et légendes s’y trouvent : des animaux mythiques, des palais de marbre et de jade, des magiciens et des chevaliers, des pierres précieuses, des artefacts magiques... Un monde d’une richesse prodigieuse donc, qui nous fait goûter au folklore des mythes et légendes, nous émerveille et nous fait rêver (même si les histoires sont plutôt sombres dans l’ensemble). Au détour d’un conte, on découvre parfois quelques détails familiers (il y a par exemple une réécriture du mythe de la Tour de Babel, et un collier maudit qui rappelle étrangement un certain anneau) mais dans l’ensemble Tanith Lee a réussi le pari d’innover et de dépoussiérer le genre avec une écriture atypique, sensuelle et épique, merveilleuse. D’ailleurs bien que l’on soit en présence ici de mythes et légendes, ce ne sont point des fables (on y retrouve pas de morale) et les fins sont rarement heureuses mais plus souvent cruelles et lascives. A réserver aux adultes donc !