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Olya

Michel Louyot

Ateliers Henry Dougier

  • Conseillé par (Librairie Le Neuf)
    23 août 2019

    Du Pays du Soleil levant à l'âme slave

    Olya rassemble tous les thèmes chers à l’auteur: les liens entre Orient et Occident, la grande Histoire et les destins individuels, la puissance des rencontres, les liens intergénérationnels, tout ce qui construit une personne ou au contraire, peut la détruire, tout ce qu'il faut de déconstruction pour s'apprendre... L'individu dans ce vaste monde, aux prises avec les aléas historiques et ses méandres psychiques.
    Il y a aussi cette réflexion constante sur le travail de la mémoire, mémoire collective, et mémoire personnelle, faite de souvenirs réels et de fantasmes, ce jeu psychanalytique passionnant.
    Yin et yang permanent, de l'infiniment grand à l'infiniment petit, du collectif au privé, d’Est en Ouest, du conscient à l'inconscient, du féminin au masculin, de "l'être au non-être" pour reprendre les mots de l’auteur.

    De quelle manière notre monde nous façonne, de la cellule familiale à la grande cellule du pays d’où l’on vient, dans lequel on grandit ("cellule", base de toute vie, mais aussi prison..). Ce que naître à un moment précis, en un lieu particulier fait de nous. Comment nous sommes inextricablement habités par le passé, le présent et le souci de l'avenir...

    Toutes ces polyphonies qui résonnent / raisonnent en nous quand elles ne sont pas cacophonies qui déraisonnent...

    J'ai été saisie en lisant des passages que j'avais la sensation d'avoir déjà lu dans les romans précédents de l’auteur. C'est assez fascinant de voir comment certaines images, certains mots, certaines expressions font retour, ritournelles obsédantes. Qu'est-ce qui nous habite, nous hante à ce point? Question fascinante qui taraude lecteurs et écrivains.

    De l’écriture de Michel Louyot aussi, il y aurait beaucoup à dire, sa forme classique (au sens noble du terme) dans le maniement de la langue mais plus encore, cette obsession pour la forme interrogative. Peut-être parce que cesser de se questionner c'est abdiquer?