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Le Grand Marin

Catherine Poulain

Points

  • Conseillé par (Librairie de l'Angle rouge)
    2 décembre 2020

    De ces livres que l’on chérit.

    «J’ai perdu un bout de doigt en relevant une ancre. Le skippeur voulait le récupérer dans mon gant pour le recoller plus tard. Je lui ai dit de s’en servir comme appât pour les poissons. Une fois à terre, il m’a proposé une bière pour me remettre. J’en ai avalé trois cul sec.»(entretien avec C. Poulain dans Libération, 19 juin 2016)

    D’un coup de talon, Lili quitte la France et, sans rien en connaître, embarque en Alaska pour la pêche au flétan.
    Sur terre ou en mer, autour d’elle des hommes, et seulement des hommes. Un, surtout.

    Se frotter au métier, crever de mal mais n’en rien montrer, échouer, essayer, encore. Les chalutiers, dit-elle, c’est « le monde des hommes mythologiques et ils n’aiment pas que des femmes embarquent. En dehors, souvent, ils n’ont rien, ils sont seuls. Une femme sur un bateau, ça les provoque.»

    Le style est vif, nerveux. Comme Lili, comme ses compagnons de grand large, les phrases ne sinuent pas, elles vont au plus court, au plus vrai, toujours.

    Haute comme cinq pommes, le visage buriné, les mains épaisses, la voix légère, presque éthérée, Catherine Poulain a le cuir dur des grandes aventurières et le cœur solaire des poétesses.
    Elle aura passé en tout 10 années en Alaska, avant d’être mise dehors par les services de l’immigration américains.

    Un magnifique et rugueux récit de liberté, de celles que l’on ne peut borner!

    E.


  • Conseillé par (Librairie Dialogues)
    15 janvier 2020

    Une pépite au goût amer et salé

    "Embarquer". Un mot qui sonne comme un appel à l'exode vers les mers hostiles qui bordent l'Alaska. Dans ce recoin du monde, des pêcheurs à la peau tannée s'échinent à sortir des flots rageurs le butin d'une saison, ou celui de toute une vie. Ça sent le gasoil, le café, l'alcool, le tabac froid, le sel, le sang et la sueur. Lili, elle, elle y sent surtout le vertige absolu de se sentir vivante. Une pulsation lancinante bat au fond d'elle et inonde ces pages, celle du désir irrépressible d'être libre. Mais l'est-on jamais vraiment ?