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Autoportrait en chevreuil

Victor Pouchet

Finitude

  • Conseillé par (Librairie Page 36)
    2 janvier 2021

    D'une incompréhensible douceur.

    C'est un ouvrage singulier qui dessine de trois regards différents les êtres, leur vie, leur situation.
    Elias, son père et Avril se disent tout en disant l'autre, les autres.
    C'est un texte d'une poésie telle, qu'elle semble naturelle. Elle coule de source. Elle nous porte dans l'acte même de lire.
    Pourtant, ce que vivent les uns et les autres, c'est comme dans la vie qu'on vit nous-mêmes, c'est plein d'anfractuosités, de difficultés à surmonter, d'évènements qui nous font tels qu'on peut apparaître, étranges aux autres.
    C'est peut-être parce que cet ouvrage dit cette étrangeté et tout le besoin de douceur qu'on éprouve sans jamais le dire, qu'on se sent porté par ce texte, qu'il nous interpelle, qu'il nous fait nous y sentir bien.


  • Conseillé par (Les Lisières à Villeneuve d'Ascq)
    14 novembre 2020

    Elias est un homme discret, secret. Lorsqu'il rencontre Avril, elle aimerait qu'il s'ouvre davantage à elle. Mais comment pourrait-il dire ce qu'a été son enfance compliquée, abîmée, lui le fils d'un magnétiseur, du "fou" du village ?
    Victor Pouchet nous offre un roman doux-amer sur l'enfance et les grands secrets.


  • Conseillé par (Librairie La Buissonnière)
    10 novembre 2020

    Fable moderne

    Victor Pouchet est un inventeur d'histoires, un créateur d'univers romanesque singulier aux apparences loufoques et insolites, un raconteur prêt à vous déstabiliser et qui fait de la monotonie existentielle et de la mélancolie un enchantement littéraire. Ce roman est unique, laisse le lecteur perplexe et surpris dans le monde inconnu des champs électro-magnétiques et l'évocation d'une enfance ratée et meurtrie par une démesure paternelle. Une narration presque douce et candide pour raconter les « trucs de l'enfance » , ceux qui font encore mal à l'âge adulte et que l'on voudrait mettre définitivement de côté. Est-il possible de guérir de son enfance ? Comment la penser et l'accepter ?


  • Conseillé par (Mémoire 7)
    30 septembre 2020

    Beau roman de formation dans le sillage d'un magnétiseur luttant contre les ondes... Littérature vs 5G ! - Guillaume -


  • Conseillé par (Lettre et merveilles)
    19 septembre 2020

    Le silence est d'ondes

    Voici un roman d'une grande beauté qui nous laisse très ému lorsqu'arrive le point final. On y rencontre Elias, adulte taciturne et étrange, encore tourmenté par une enfance dont il n'arrive à raconter que quelques bribes à la femme qu'il aime passionnément. Elias passe sa jeunesse auprès d'un père magnétiseur et medium, persuadé que la purification de son fils doit passer par un entrainement éprouvant mettant sa patience et son corps à rude épreuve. Puis arrive un demi-frère, le compagnon de jeu, le plus petit à protéger. Lui aussi a un don, il voit des choses. Après quelques années de complicité, Ann prend les allures du père, ses discours et ses intonations, et s'éloigne d'Elias, qui développe quant à lui une passion pour le feu... L'histoire nous est contée à travers trois voix. Il y a Elias, elliptique, dans la lune, refoulant ses blessures. Il y a Avril, l'être aimé, le rayon de soleil. Et enfin une troisième voix se fait entendre, qui vient nous ouvrir la brèche que l'on entrapercevait. Au fil des pages, on ressent toute la tendresse que l'auteur éprouve pour son personnage principal et pour les âmes accidentées qui ont le droit, elles aussi, à une deuxième chance. Magnifique !


  • Conseillé par (Librairie Le Neuf)
    12 septembre 2020

    Ce livre est super bien

    Au commencement, il y a la couverture, un canevas hyper joli ou hyper moche selon votre année de naissance, qui ne laisse pas indifférent (quelle que soit votre année de naissance). Une fois le livre ouvert (et quel que soit votre âge), vous vous tapez avec un plaisir certain voire absolu une écriture douce, juste, poétique qui va à l’essentiel, à la rencontre d’une vie meurtrie par les croyances et l’éducation d’un père…


  • Conseillé par (Librairies de Port Maria)
    30 août 2020

    C'est d'abord la voix d'Elias, pourtant si secret, si craintif, si imaginatif aussi pour échapper aux leçons de ce père étrange..
    C'est aussi la voix d'Avril, aimante et inquiète...
    C'est enfin celle de ce père magnétiseur, "paradoxologue"...
    Un récit très habile, prenant, particulièrement émouvant.


  • Conseillé par (Librairie L'Armitière)
    20 août 2020

    Construit comme un triptyque, "Autoportrait en chevreuil" fait partie de ces romans sensibles et à la plume juste, dont on aimerait suspendre la lecture pour mieux en apprécier la forme comme le fond à chaque page tournée.

    Ce n'est pas tant Elias dont le portrait est dressé que celui de son père à travers lui. Ce père parlons-en : rebouteux-paradoxologue-magnétiseur-coupeur de feu, enfin, un bonhomme un étrange obsédé par les ondes et aux rituels douteux qui auront marqués sa famille.

    Le lecteur lui-même aura peur d'effaroucher Elias, cet homme-chevreuil, aux allures dégingandées, qui semble tant en retrait de lui-même et des autres; et qu'Avril, sa compagne, surnomme elle-même "Bancal Bibli".

    Ces trois voix qui se suivent, celle d'Elias tout d'abord, puis d'Avril et du père d'Elias permettront d'appréhender Elias et d'en saisir l'essence ainsi que les traumas au moment où sa vie prend un nouveau tournant.

    Même dans les aspects les plus tristes ou durs de ce roman, il émane une forme de douceur et d'empathie pour les personnages d'Elias et de son père, qui sont comme suspendus dans une temporalité qui leur appartient après l'éloignement du fils.

    On ressort de ce roman comme après une parenthèse au cours de laquelle nous aurions saisi - l'espace d'un instant - cette vision fugace d'un chevreuil dans un bois, avec tout ce que comporte de sauvage, de puissant et d'effarouché cet animal.


  • Conseillé par
    18 décembre 2020

    Vie moderne

    Quelle belle première de couverture qui me rappelle les tapisseries chez ma grand-mère (même si je n’y ai jamais vu de chevreuil).

    J’ai aimé qu’il soit question d’un narrateur dont le père est « maboul » : c’est un guérisseur qui coupe le feu, et traque les ondes scalaires dans les bois.

    La mère du jeune homme est morte quand il était petit, et le père se remarie avec une boulangère (enfin, la serveuse de la boulangerie). Le père est persuadé que sa femme est enceinte d’une fille, et le bébé sera prénommé Ann, comme prévu.

    Si l’adolescent est d’abord proche de ce demi-frère, il le voit se développer dangereusement.

    Jusqu’au grand accident.

    J’ai aimé la seconde partie, dans laquelle une jeune fille tombe amoureuse du narrateur, qu’elle trouve bancal.

    J’ai aimé le père qui éduque comme il peut ses deux enfants, avec des méthodes pas très orthodoxes parfois.

    Un jeune homme pas si lisse qu’il n’y paraît.

    Quelques citations :

    J’ai appris qu’il existe un mode spécifique en hébreu : l’infinitif absolu. (…) certitude ancrée dans chaque mot, dans chaque proposition.

    Il existe en japonais le mode du tentatif. Si j’ai bien compris, c’est le mode de la suspension. Quand on parle au tentatif, on maintient les choses dans une forme d’incertitude existentielle. (…) A u tentatif, le fait exprimé peut à la fois être et ne pas être, les deux sont possibles et se superposent. (p.23)

    Je crois que nous avons un âge qui nous définit le plus profondément, notre camp de base existentiel, le carrefour auquel on revient sans cesse. (p.87)

    L’image que je retiendrai :

    Celle du chevreuil tombé dans la piscine municipale.

    https://alexmotamots.fr/autoportrait-en-chevreuil-victor-pouchet/