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La mer et le silence

Peter Cunningham

Joëlle Losfeld

  • Conseillé par
    1 mai 2013

    Dick Coad notaire à Monument lit et relit le testament rédigé par Iz Shawn une femme dont la beauté l’avait troublé bien des années auparavant. Deux paquets sont joints, un premier au nom d’Hector et le second au nom d’Iz, il doit en prendre connaissance dans l’ordre et les détruire. Iz lui livre sa vie à travers les années et les événements qui secouèrent l’Irlande.


    1945, Iz vingt-trois ans vient d’épouser Ronnie et habite désormais dans le phare sur les falaises de Sibrille. Un phare qui a toujours fait partie de la famille Shwan. Hector naît et la jeune femme croit au bonheur Ronnie gai, enjoué la trompe et Iz a noué une belle complicité avec la mère de Ronnie une femme à forte personnalité aimant la chasse. Sa passion causera sa mort. A sa grande surprise, Iz hérite d’un appartement à Dublin que sa belle-mère possédait. La vie conjugale d’Iz et de Ronnie n’en a que le nom. Les déboires s’accumulent, leurs finances vont au plus mal et Ronnie continue ses infidélités. Celui-ci veut qu’Hector aille au collège en Angleterre contre l’avis de sa femme. Lassée, Iz décide de demander le divorce et de s’installer à Dublin alors qu’Hector s’enrôle dans l’armée.
    Comment Iz a rencontré Ronnie ? Pourquoi ce mariage ? Dans le second paquet, se trouvent les réponses. Retour en 1943 à Longstead où Iz est une jeune fille de bonne famille qui possède de nombreuses terres. Mais la Commission agraire veut redistribuer les terre inexploitées au profit des paysans Son frère est au combat aux côtés de l’armée anglaise car la famille d’Iz regrette la toute puissance anglaise sur l’île. Lors d'une fête d’anniversaire donnée pour Bella, elle rencontre par hasard Ronnie jeune homme plein de vie amateur de rugby qui tombe amoureux d’elle. En se rendant avec Bella assister à un match, elle rencontre Franck. Si tout les sépare (leurs origines, leurs convictions), l’amour est bien plus fort. C'est ce qu'ils veulent croire.

    L’Histoire de l’Irlande a dominé la vie d’Iz qu’elle le veuille ou non s’immisçant dans sa vie de femme, puis de mère la privant du bonheur. Dans une écriture sans fioriture, les ressentis sont dépeints justement comme l’Irlande belle et sauvage.
    Si la seconde partie du livre m’a faite vibrée d’émotions, j’ai trouvé que la première traînait en longueur. Ce sera mon premier bémol… Le second provient du fait que j’ai deviné trop facilement le dénouement. Mais la force de ce roman est de nous plonger dans l’Histoire de l’Irlande à travers la vie d'une femme et je suis friande de tels livres !


  • Conseillé par
    9 décembre 2012

    Le monde du silence

    Le monde du silence.
    J'ai lu ce livre, avec un peu de retard dans le cadre du "Prix du Caillou" de l'île de Groix, titre qui a fait l'unanimité du comité de lecture, arrivant largement en tête des votes. Je ne connais pas Peter Cunningham dont un autre titre "Trio à cœur" a précédemment été édité.
    Deux récits, Hector, qui s’échelonne de 1945 à 1970, Iz qui, lui, commence en 1943, un fil conducteur, Dick Coat, notaire à Monument, deux enveloppes à lire en vue d'une succession. Dick, qui connaissait tous les protagonistes du récit en particulier Iz, revit son existence et l'histoire de l'Irlande avec un grand H de la fin de la guerre au début de la période des "Troubles".
    Étrangement l'ordre chronologique n'est pas respecté, comme si seul le hasard avait décidé de l'ordre des lectures.


    Iz et Ronnie, jeunes mariés, s’installent à Sibrille au bord de la mer, près d'un phare. Elle est près de sa belle-famille, en particulier de sa belle-mère Peppy et la naissance de son premier enfant Hector semble le signe d'un grand bonheur.....qui hélas ne durera pas très longtemps. Peppy meurt, mais lui léguera une maison à Dublin. Ronnie devient un autre homme, ses affaires périclitent doucement, il commence à découcher et à boire...le couple ne semble plus qu'une illusion. Iz aura une aventure désastreuse qui sauvera un temps son mariage. Ne lui reste plus que son amour maternel pour Hector.
    Dans la seconde partie du livre, nous sommes chez les Seston, famille Anglo-Irlandaise typique. Qui sont-ils réellement? Ils ne le savent pas, mais tout sauf irlandais est leur seule opinion. Ils méprisent l'Irlande et son statut de nation indépendante regrettant la fin de l'hégémonie britannique sur l'ensemble de l'île. Bien sûr les filles étudient en Angleterre, un des fils est dans l'armée anglaise, leurs relations appartiennent tous à ce qu'ils nomment avec fierté "Protestant Ascendency", alors que leurs prérogatives diminuent au même rythme que leurs grands domaines. Bella fête son anniversaire, Iz sa soeur fait la connaissance d'un voisin Ronnie dont le domaine a été réquisitionné par l'état ; il les invite à un match de rugby, sport de l'occupant!
    Les deux histoires vont se rejoindre dans un final qui, comme l'histoire de l'Irlande, sera plein de morts....
    Iz personnage très attachante ; son couple bat de l'aile, sa tentative de s'en libérer la fera tomber dans le lit d'un homme d'un cynisme total, l'éducation d'Hector reste sa seule raison de rester à Sibrille.
    Hector est déchiré entre deux cultures, l'irlandaise de sa vie de tous les jours pendant ses jeunes années, et l'anglaise de sa famille. Il choisira cette dernière!
    Ronnie Shaw est respectueux des traditions quand cela l'arrange. Profondément immature, piètre homme d'affaire, il dilapidera la fortune du couple. Volontiers buveur et séducteur impénitent, il laissera beaucoup d’amertume derrière lui et une Iz dubitative! Où est passé le brillant jeune homme qu'elle a follement aimé!
    Frank est aussi membre de cette caste qui fût dominante, Iz n'est pas insensible à son charme, mais lui reconnait aux irlandais le droit d'avoir de la rancœur, même s'il en souffre. Qu'elle peut être la justice quand, dit-il, quatre vingt quinze pour cent de la richesse de l'île appartient à trois pour cent de la population?
    Ce roman, en plus de l'histoire d'une famille sur une vingtaine d'années, nous parle de certains habitants de l'Irlande qui sont peu présents dans les romans de l'île. Je m'explique : les Shaw sont des Anglo-Irlandais vivant en République, ils sont catholiques, ce qui est plutôt rare. Mais, et quelques lignes sont frappantes et à la limite de la violence des sentiments, ils sont, surtout Ronnie, foncièrement de culture Britannique. Et lorsque se pose la question des études supérieures d'Hector, le divorce culturel est très présent, Is et le jeune garçon sont pour une éducation irlandaise en Irlande, la position de la mère de famille est :
    -Nous sommes en Irlande, c'est notre pays. Pourquoi s'en remettre toujours et encore à l'Angleterre. Tu n'es pas de ton temps.
    La révolte d'Hector est encore plus virulente, il ne veut pas aller étudier en Grande-Bretagne :
    -Il n'y a que les vrais Britons de l'Ouest qui font ça, aucun de mes copains n'y va. Ils sont tous à l'école à Dublin.
    Et pourtant, comble des paradoxes il s'engagera dans l'armée anglaise! Et cela pour le meilleur et pour le pire.
    Finissons par la sagesse des anciens qui n'est, hélas, pas partagée par tous :
    -Les anciens maîtres, c'est-à-dire « nous », sont finis. C'est le pays de la jeune Irlande désormais, il suffit de laisser faire le temps.


  • Conseillé par
    3 novembre 2012

    Trés beau roman

    Ce roman débute dans un bureau de notaire ou ce dernier ouvre le testament de l'une de ses clientes : Iz Shaw. Le testament est divisé en deux parties distinctes ( tout comme le roman) et aorés lecture, il a ordre de les détruire.
    Le roman retrace la vie tragique en irlande de la jeune Iz Shaw.
    Roman trés bien écrit , humain , qui dépeint le paysage irlandais et le portrait d'une jeune femme.
    Magnifique. On ne s'en lasse pas.