L'Adieu à la rivière, roman

Je ne suis pas une habituée des romans de terroir mais Nathalie de Broc a su m'entraîner dans le fil de son histoire, au fil de l'Odet, la rivière qui coule à Quimper, lieu où elle situe le manoir de la famille De Vrigny. Le fait que je sois née à Quimper n'influence aucunement l'objectivité de cet article. J'ai écrit cette dernière phrase en croisant les doigts dans le dos, exercice qui démontre une souplesse pour le moins prodigieuse.
Malheureusement pour moi, le hasard a voulu que je démarre la saga de Nathalie de Broc par le troisième et dernier tome. Tant pis, je remonterai le cours du temps et lirai les deux premiers pour connaître la prime jeunesse et l'âge adulte de l'héroïne, Herminie de Vrigny. Dans "L'adieu à la rivière", elle est arrière-grand-mère et tente malgré les aléas de l'âge de veiller sur sa tribu tout en cédant une dernière fois aux plaisirs de l'amour. Nous sommes quelques années après la Seconde Guerre Mondiale et le domaine de Kerbrénou qui abrite les De Vrigny a perdu de sa superbe. Herminie voudrait lui rendre son éclat d'antan, une façon probablement de clore la parenthèse de la guerre. La vieille dame voudrait aussi que Juliette, une de ses petites-filles, revenue de Ravensbrück brisée et incapable de s'occuper de Valentine sa fille de cinq ans, retrouve le chemin de la vie.
Nous suivons au fil des saisons la famille de Vrigny et sa cuisinière bourrue, Marguerite qui régente un peu plus que la cuisine.
L'auteur s'attache à décrire le domaine qui peu à peu émerge des broussailles et retrouve sa beauté, nous attache à ses personnages qui avancent vaille que vaille et essaient de renouer avec le bonheur.
un joli roman !