On a tout l'automne

Juliana est de retour à Salluit, ce village perché tout au nord du Québec dans lequel elle a animé les camps d'été auprès des enfants.
Deux ans ont passé depuis sa dernière visite. Deux années c'est une minute et c'est un siècle. Le Salluit qu'elle retrouve est à la fois immuable et changeant. Les enfants qu'elle a quitté sont maintenant des adolescents, secrets et distants parfois. Difficile de retrouver ses habitudes, alors qu'on est presque devenu une étrangère. Un récit doux amer, poétique et perlé de la beauté des mots innus.
On éprouve le même plaisir et le même malaise qui habite l'écrivaine dans ce retour au foyer qui n'est pourtant pas le nôtre.
Faustine

Que va t 'il se passer à son retour au village perdu au Nord du Québec où elle a exercé comme animatrice, après deux ans d'absence? Quelles relations va t'elle nouer? Que sont devenus les enfants? Quels jeunes sont ils devenus?

Avec un regard doux, tendre et aussi très lucide, l'autrice raconte les retours parfois difficiles, les attentes que l'on a et les décalages des retrouvailles. Alors le lien de tout ce pêle-mêle de sentiments, c'est le paysage, les aurores boréales, les coups de vents et les rayons du soleil d'automne sur les visages?

C'est beau, fort, subtil et tendre.

Librairie La Promesse de l'Aube

🍁 Une parution aux éditions La Peuplade, c'est un peu Noël avant l'heure. Et un nouveau livre d'une autrice que l'on chérit, c'est mieux qu'un Noël sous la neige ! D'autant que là, il aura fallu attendre sept ans pour retrouver la plume sensible et vibrante de Juliana Léveillé-Trudel, qui raconte si bien le Nunavik, ce grand Nord québécois dont elle avait dépeint la terrible rudesse dans "Nirliit" (La Peuplade, 2015).
🍁 Avec "On a tout l'automne", elle revient sur ces lieux qu'elle aime autant qu'ils la malmènent émotionnellement. C'est l'occasion pour elle (ou la narratrice, c'est-à-dire son double) de retrouver les gens, et surtout les enfants, qu'elle a côtoyés quelques années auparavant, et avec qui elle a travaillé en tant qu'animatrice d'activités extra-scolaires. Mais depuis son dernier séjour, les enfants sont devenus jeunes adultes et bousculent les repères de leurs relations. Et surtout, elle est revenue avec, dans ses bagages, une langue qu'elle commence à maîtriser : l'inuttitut, dont elle va tenter de découvrir les contours poétiques lors d'ateliers d'écriture proposés aux plus jeunes.
🍁 Fragile, arrimée aux mots et aux paysages quand les émotions et les relations humaines se dérobent sous ses pieds, la narratrice tente, avec une infinie pudeur, d'estomper l'inquiétude qui la hante. Voici une lecture qu'il faut faire durer comme un instant de grâce, sur fond de premières neiges et d'aurores boréales.