Croire, Sur les pouvoirs de la littérature

Que peut la littérature face à l'inconcevable de la mort d' un proche, face à la guerre et la tyrannie ? Justine Augier nous livre une passionnante et bouleversante réflexion.

Né d’une promesse faite à sa mère, Marielle de Sarnez, décédée d’une leucémie, ce récit poignant encense « les pouvoirs de la littérature », cette possibilité de faire de femmes et d’hommes disparus des héros de résistance et non des fantômes empoussiérés dans le linceul de l’oubli. Révélée par De l’ardeur, sur l’avocate syrienne Razan Zaitouneh, auquel s’ajoutait Par une espèce de miracle sur l’intellectuel dissident Yassin Al-Haj Saleh, Justine Augier complète ce triptyque avec Croire, titre fort, titre claquant au vent. Récit de mémoire et de partage, Croire mêle habilement littérature et amour maternel, filiation intellectuelle et liens de sang. En conviant ses auteurs fétiches, Justine Augier démontre avec modestie que la littérature et la lecture créent l’identité et que, dans ce cas présent, elles permettent de tenter de faire le deuil d’une mère trop tôt disparue. « Croire ». Justine Augier a fait de la lecture une religion. Soyons alors pratiquants.
Article publié dans Page des Libraires

À plusieurs reprises, Justine Augier évoque dans « Croire - sur les pouvoirs de la littérature » les mots de Tanguy Viel : « Sûrement il y a quelque chose de cela dans la citation : se trouver un abri provisoire où consister un instant ». Et c’est chaque mot, chaque phrase, chaque page de ce livre que l'on aimerait vous citer pour vous dire à quel point il est impressionnant et bouleversant. Évoquant la mort de sa mère, Justine Augier revient sur les rôles fondamentaux que jouent dans nos vies la politique et la littérature. Elle y tisse les uns avec les autres ses anciens livres, les figures qui l’ont guidée, les espoirs et les deuils, les relations tout aussi belles que complexes avec sa mère, et ce qui construit nos vies : les mots et les combats. C’est un livre magnifique.