Tant de neige et si peu de pain

Deux enfants dans un orphelinat, une que l’on vient rechercher et l’autre pas.

Leur mère est poète, du genre qui vole de l’encre mais non des mots. (Ils sont mal vus, les mots, en URSS, on veut vous faire croire qu’ils ne vous appartiennent pas…)

Cette femme, elle sera connue plus tard, Marina Tsvetaïeva, mais le livre ne raconte que quelques courtes années de sa vie. Des années de détresse, et d’amour, de passion et d’abandon, de solitude et de vie. Dans la vie, il y a le deuil aussi, et puis les vers de sa poésie.

L’impensable est-il synonyme d’amour ou de cruauté? En interrogeant sur les sentiments maternels, Béatrice Wilmos propose le portrait d’une femme écorchée vive tout en l’arrachant au froid de l’Histoire.

Dans le palais grenier où elle s'est réfugiée avec ses deux filles, Marina Tsvetaeva, rentrée de France sur les traces de son mari parti rejoindre les armées blanches, confie dans ses carnets sa solitude vertigineuse, peuplée de fantômes et de songes, sa vie de galérienne dans un Moscou qu'elle ne reconnaît plus. Dans un dénuement extrême, elle tente vaille que vaille de survivre mais la brutalité de la Révolution Russe ne lui épargnera aucun drame. Sa seule consolation : la poésie.

Avec Brio Béatrice Wilmos tente de restituer pendant deux ans la vie chaotique et dramatique de la grande poétesse Marine Tsvetaeva. Par touche délicate, mais sans détour, elle nous confronte à ce destin tragique avec talent. Un livre bouleversant.