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Bataille de chats, Madrid, 1936

Eduardo Mendoza

Points

  • Conseillé par (Librairie Le Cyprès)
    17 juillet 2020

    Anthony Whitelands est un discret universitaire britannique spécialisé dans la peinture du siècle d'or espagnol, particulièrement versé dans l'oeuvre de Velasquez. Son existence terne, seulement animée par une relation adultérine et coupable, est brusquement secouée par une mission qui doit le mener à Madrid. Mandaté par un marchand interlope il doit estimer des tableaux appartenant au duc de la Igualada, on lui fait miroiter une substantielle reconnaissance, tant matérielle que symbolique, une occasion rêvée d'assurer ses arrières et de relancer sa carrière.
    Mais Anthony, vite rebaptisé Tonio, arrive en Castille dans une ambiance qui sent la poudre, nous sommes en 1936, le Front populaire vient de gagner les élections, la Phalange s'arme et quelques généraux s'interrogent sur la pertinence d'un coup d'Etat pour "rétablir l'ordre". Malgré lui le discret professeur va s'enfoncer dans des embrouilles de plus en plus abyssales et tomber amoureux, sans jamais perdre de vue un tableau inestimable qui lui fait également tourner la tête. En effet, notre pusillanime sujet de sa majesté n'a rien d'un James Bond...
    Bataille de chats – point de félins ici, en Espagne on appelle traditionnellement les madrilènes des gatos, des chats, - est un roman qui cumule de nombreux charmes : le lecteur est plongé dans l'ambiance de Madrid en 1936, par la magie d'un petit tableau on croise toutes les forces en présence : phalangistes, communistes, services secrets, aristocrates conservateurs et irrésolus ; les situations burlesques n'enlèvent rien à la tension générale, l'ambiance s'alourdit au fil des pages, l'intrigue se complexifie à mesure que s'ouvre les chausse-trappes dans lesquelles Tonio ne manque pas de tomber. Les pages sur la peinture sont passionnantes et l'auteur saisit, à la fois avec tendresse et ironie, les hésitations mélancoliques, les atermoiements de ceux qui, faute de mieux, font l'Histoire.
    Recommandé pour les amateurs de peinture, de Madrid, de café et churros le matin, déconseillé pour les amoureux des chats abusés par le titre.


  • Conseillé par (Librairie La Galerne)
    22 mai 2013

    Un roman jubilatoire

    Un spécialiste britannique de la peinture espagnole est chargé d’expertiser un tableau de Velázquez chez un ami de José Antonio Primo de Rivera. Nous sommes à quelques mois du soulèvement franquiste et ce drôle de personnage va se retrouver au cœur d’une intrigue rocambolesque, instrumentalisé par la Phalange et la police espagnole. Il y a dans cette bataille de chats (« los gatos » est le surnom donné aux madrilènes) un condensé de récit historique, roman policier, chronique sociale et de vaudeville. Richement documenté sur l’histoire de l’art et sur la période historique, c’est un roman jubilatoire.