Chambre 2

Béatrice est auxiliaire de puériculture. A travers son regard, nous suivons le quotidien d’une maternité. D’une chambre à une autre, des histoires d’enfantement, des joies, des peines, des doutes… Avant d’exercer ce métier, Béatrice était danseuse. Une vie de bohème, libre et heureuse, loin des préjugés.
Un roman charnel, une ode à la femme sensuelle et maternelle, de la douceur à la douleur.

Inattendu, le premier roman de Julie Bonnie est l'une des belles surprises de la rentrée littéraire.
Ancienne danseuse de cabaret, Béatrice est devenue auxiliaire de puériculture. De chambre en chambre, elle partage l'intimité de femmes tout juste accouchées. Sensible, elle ressent leurs émotions mais aussi leurs inquiétudes, leurs douleurs et leurs détresses. Ce quotidien ravive son passé de saltimbanque, de femme intensément amoureuse, de femme devenue mère au bord des routes. Avec rage et sensualité, émotion et beauté, force et douceur, poésie et réalisme, Julie Bonnie lève les tabous de la maternité, rend un hommage poignant au corps des femmes et un regard impitoyable sur ce qu'on lui impose.

Des sensations : violentes, bruyantes, explosives ...
Des sentiments : regret, colère, passion ...
Un texte dérangeant, émouvant, vivifiant !

Béatrice, jeune femme fragile travaille comme auxiliaire de puériculture dans une maternité dont le quotidien nous apparaît au fil des pages.
Devant chaque histoire de femme récemment accouchée qu'elle découvre, Béatrice est confrontée à un torrent d'émotions auquel elle a de plus en plus de mal à faire face.
Son passé de danseuse de cabaret, parcourant les routes en compagnie des hommes qu'elle a aimés ressurgit. Une vie qui lui correspondait davantage mais à laquelle elle avait renoncé pour devenir une femme "normale".
Ce premier roman de Julie Bonnie est un hommage aux femmes, au corps des femmes, à tout ce qu'on lui fait subir, à la nudité et à l'enfantement.
On peut être gêné par le caractère "cru" de certains termes ou descriptions.

Béatrice dont le corps nu dansait dans les cabarets est devenue auxiliaire de puériculture dans une maternité. Derrière la porte de chaque chambre, chaque femme a sa propre histoire. Sensible, poreuse aux émotions des autres, Béatrice raconte le bonheur mais aussi les douleurs et les souffrances de ces femmes. Sous sa blouse rose, Il lui faut endiguer ces flots de sentiments pour rester debout.
Les souvenirs de sa vie d'artiste bohème libre, des amis de la troupe dont elle faisait partie émaillent son présent. Choc de deux mondes opposés. Elle doit rester à sa place à la maternité, ne pas sortir des fonctions de son statut. Serrer les dents et contenir la rage latente. Devenue mère, Béatrice avait fait le choix de quitter la troupe pour rejoindre une vie "normale".

La douleur des femmes pour qui maternité ne rime pas forcément avec bonheur nous saute à la gorge. Autant de femmes et de situations qui existent bel et bien. A la beauté de son corps nu dansant avec plaisir s'opposent les cris ourdis de ces femmes et la pudeur qui les enveloppe.

Dans une écriture charnelle, vive ou la poésie et la sensibilité se font entendre, on ressent que Julie Bonnie s'est investie en tant que personne dans ce premier roman. Un hommage vibrant au corps des femmes et aux femmes qui trouble, ancre des émotions profondes et puissantes. Touchée et coulée par cette lecture ...