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Les Braises, roman

Sándor Márai

Le Livre de poche

  • Conseillé par (Fontaine Villiers)
    7 avril 2022

    Un classique à ne pas rater !

    Ce roman est le récit de retrouvailles entre deux amis après une séparation de quarante-et-une années autour d'un repas puis d'un verre près du feu. Au fur et à mesure, les langues se délient et sont alors évoqués les souvenirs et les raisons de la séparation amicale. L'auteur, dont l'écriture est proche de l'univers de Zweig, nous offre un texte vibrant d'intensité. Ce huis-clos psychologique s'illustre par une longue conversation qui divague faisant monter la tension dramatique ; retirant progressivement les couches qui cachent la vérité, Sandor Maraï nous mène ainsi à la confrontation finale. Somptueux !


  • Conseillé par (Librairie La Grande Ourse)
    13 mai 2020

    L'amitié à l'épreuve du temps

    Sandor Marai, auteur hongrois du XXème siècle, a longtemps été interdit de publication dans son pays. Auteur prolifique, aussi talentueux que son contemporain Stefan Zweig, il a malheureusement été traduit très tard en France.
    Dans ce superbe roman, Sandor Marai confronte deux amis d'enfance qu'une vie entière a séparé. Au soir de leur vie, ces deux hommes tentent de réparer ce qui a été perdu pendant si longtemps en espérant que les souvenirs communs permettront peut-être le pardon.
    Un immense roman inoubliable !

    Mila


  • Conseillé par
    11 juillet 2012

    Un vieux général reçoit une lettre. En quelques mots, 41 ans d’attente s’effacent. Le vieil homme met tout en œuvre pour organiser une soirée et un repas commémoratifs. En attendant son hôte, le général plonge dans ses souvenirs. Le jeune Henri s’était pris d’amitié pour son camarade Conrad, moins nanti que lui. « Leur amitié était profonde, grave comme les sentiments qui doivent durer une vie entière. Et, comme dans toute grande affection, il s’y mêlait un sentiment de pudeur et de culpabilité.

    On ne peut, en effet, voler impunément de ses proches nul être humain. » (p. 36) C’est évident, l’amitié qui unit les deux garçons est dévorante : Henri ne peut pas vivre seul et sans affection, et il s’engage sans mesure dans ce lien exclusif. « Ayant une grande affection l’un pour l’autre, ils se pardonnaient leur défaut capital : Conrad à son ami pardonnait sa fortune et le fils de l’officier de la Garde à Conrad, sa pauvreté. » (p. 57)
    41 ans après une funeste partie de chasse et une soirée décisive, le général retrouve enfin Conrad. Entre eux se dressent quatre décennies d’attente, de rancune et rancœur. Se dresse aussi le souvenir de Christine qui, semble-t-il, n’a pas pu se résoudre à choisir entre les deux hommes. Mais qu’en est-il vraiment ? « Christine elle-même n’a pas dit la vérité. Conrad peut-être. Oui, peut-être la connaissait-il. » (p. 68) Henri a des questions et attend des réponses. Pourquoi Conrad est-il parti si vite ? L’a-t-il vraiment trahi ? Surtout, Henri en veut à Conrad et à sa fierté d’avoir laisser l’argent se dresser entre eux. « Tu n’as jamais accepté d’argent de moi, tu refusais le moindre cadeau. Tu n’as pas voulu que notre amitié devint une véritable fraternité. » (p. 131) Le face à face entre les vieux amis est glacial et inexorable. Se dessine une amitié qui a semé ses propres embuches.
    Ce long dialogue sur l’amitié m’a tout d’abord enthousiasmé, puis vivement agacée. Il ne s’agit en fait que d’un monologue puisque Conrad répond à peine, qu’il renvoie le général à ses questions. Finalement, trop de mystères restent non résolus. Le style de l’auteur est superbe, très noir et étouffant. Mais les braises qu’il a remué pendant tant de pages n’ont rien réchauffé et surtout pas mon attention.