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Simon, Anna, les lunes et les soleils

Verena Hanf

Le Castor Astral

  • Conseillé par (47° Nord)
    8 septembre 2014

    Vous allez déguster!

    Lorsque la Déserteuse quitte Simon, il se réfugie en Alsace, dans un petit village de la vallée de Munster où il a passé des moments heureux dans son enfance. Il rencontre Anna dans un petit hôtel tenu par Rouge Fruits. Ce parisien va écouter l'histoire de cette femme comme s'il suivait un feuilleton télévisé, pour le distraire de son chagrin. Un beau récit touchant sur la séparation d'un couple et la rencontre de deux inconnus. La chute de l'histoire est magistrale! A savourer!


  • Conseillé par (Librairie 85000)
    4 octobre 2014

    Lorsque sa femme le quitte de manière aussi inattendue qu’insoupçonnée, Simon s'effondre
    totalement. Pour tenter de sortir la tête de l'eau, il décide de repartir dans son village alsacien où il
    considère avoir passé les plus beaux moments de sa vie. Il y rencontre Anna, venue faire le ménage
    dans son passé douloureux. Tandis que Simon devient l'oreille d'Anna, cette dernière lui permet
    d'oublier l'épreuve difficile qu'il traverse. Ce roman est le récit de deux âmes en peine, qui se
    réconfortent mutuellement.


  • Conseillé par
    27 septembre 2014

    Verena Hanf est une auteure germano-égypto-libanaise qui écrit en français, j'ai lu et apprécié son premier roman, Tango tranquille. Le roman dont je vous parle aujourd'hui est un de ces livres dont on se dit en avançant qu'on a déjà lu ce genre d'histoire, qu'il n'apporte rien de nouveau mais qu'on ne réussit pas à poser, parce que les personnages sont sympathiques, parce que l'écriture est bien agréable et que le ton s'il n'est pas à l'humour est ... comment dire ? optimiste, voilà c'est cela, optimiste !

    Verena Hanf met de la légèreté dans son écriture alors que le thème est plutôt sombre, au départ au moins. Anna est la fille d'une mère-célibataire allemande. Son père, le grand-père d'Anna donc, a fait la guerre, sans croire au national-socialisme : "Le père, un homme sec et maigre, ancien employé de poste, cultivait une rancune sans issue. Il se sentait injustement traité par la vie, durement puni pour pas grand-chose : non, il n'avait pas été un vrai, un méchant nazi. Non, il n'avait pas eu de sympathie pour Hitler, non, il n'avait pas commis d'horreurs. Non, il n'avait pas dénoncé de juifs, de toute façon il n'en avait pas connu beaucoup et ceux-là le laissaient indifférent. [...] Il avait été envoyé au front, il y avait perdu trois doigts et son dernier petit reste de joie. Les Américains l'avaient détenu avant de le transférer dans un camp de prisonniers de guerre en France. Libéré en 1947, il était rentré en Allemagne -maigre, malade et misanthrope. Lui qui n'avait jamais été capable de sentiments trop passionnés, nourrissait depuis cette époque-là une haine profonde contre la France, contre tout ce qui était français." (p. 57/58)
    Verena Hanf place ses personnages en Alsace, tout un symbole que cette région qui a plusieurs fois changé de pays de tutelle, et en plus, elle a raison, c'est une région superbe ! Anna, franco-allemande y a vécu son enfance -y vit toujours, mais à Strasbourg-, et revenir à Munster est pour elle nécessaire pour se confronter à ce que furent ses premières années. Elle trouve en Simon une oreille attentive, c'est parfois plus facile de se confier à un étranger dit-il à un moment. On pourrait reprocher à l'auteure un manque de profondeur des protagonistes, mais je pense que c'est plutôt le ton résolument optimiste comme je l'écrivais plus haut qui peut donner cette sensation. De fait, en posant le livre et en réfléchissant à la manière d'écrire mon article, je me suis aperçu que mine de rien, sans qu'on s'en rende vraiment compte, Verena Hanf nous en apprend pas mal sur eux. Elle aborde subtilement les questions de l'identité, de la nationalité, de la filiation, de l'amour, de la fidélité ; certes, rapidement, mais son dessein n'était pas de faire un essai sur chaque thème.

    Anna et Simon sont deux personnes qu'on quitte à regret, un peu comme des amis avec qui on a passé une bonne soirée, auxquels on ne veut et on ne souhaite que du bien, des amis avec qui l'on se sent bien, réconfortants, apaisants, malgré leurs fêlures, leurs faiblesses et leurs doutes dont on pourrait écouter les confessions et vice-versa. Une certaine filiation avec les personnages des livres de Francis Dannemark, qui est le directeur de la collection "Escales des lettres" qui publie Verena Hanf. Juste un rapprochement, les personnages de Verena Hanf ont leur originalité, leurs propres vies et leurs personnalités.