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La petite lumière

Antonio Moresco

Verdier

  • Conseillé par (Le Passage Culturel)
    28 mai 2018

    Coup de coeur du Passage Culturel

    Gros coup de cœur pour La petite lumière, sublime roman d'Antonio Moresco, auteur italien né en 1947 qui depuis une vingtaine d'années, construit une œuvre littéraire composée de romans, pièces de théâtre et essais. A ce jour, seulement quelques ouvrages sont traduits en français.
    Dans ce roman, on suit un homme qui a quitté la ville pour venir se réfugier au cœur des montagnes. Entouré par une nature sauvage et par bien des aspects, hostile, il mène une vie extrêmement solitaire. Un jour, il aperçoit une petite lumière de l'autre côté de la vallée. Une petite lumière qui l'intrigue, puis l'obsède. Il décide alors de partir en quête de cette lueur...
    Empreint de mystère, La petite lumière est un roman singulier, entre fable et roman métaphysique. Porté par une écriture épurée et gracieuse il pose beaucoup de questions mais ne répond à aucune, il nous laisse face à nous-même, face à l'adulte devenu et l'enfant disparu.
    Un roman envoûtant et profond, qui vous poursuivra encore longtemps après la lecture...


  • Conseillé par (Librairies de Port Maria)
    24 septembre 2015

    Livre énigmatique...

    Troublant, inclassable et pourtant....envoûtant !
    "Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant".
    De fait, le voici au coeur d'une végétation luxuriante, paradis d'une multitude d'animaux.
    Seuls les fréquents tremblements de terre viennent troubler ce paradis terrestre. Mais...qu'est donc cette petite lumière qui chaque soir apparaît dans le lointain ? Curieux, il s'embarque dans les bois pour percer ce mystère et là... dans une maisonnette, il découvre un enfant seul; il entretient la maison.
    Il lui dit qu'il est un enfant mort; la nuit il va à l'école des morts.
    Dérouté le lecteur cherche à comprendre où le mène ce livre captivant mais... est-ce si important ?


  • Conseillé par (47° Nord)
    9 juin 2015

    Vous allez déguster!

    Un homme vit seul dans un hameau abandonné. Tous les soirs il voit une petite lumière qui s'allume à la même heure dans les bois. Intrigué, il va mener son enquête dans les villages voisins mais personne ne sait qui vit là-bas. Il va alors vers cette petite lumière et fait la rencontre d'un petit garçon qui vit tout seul, se fait à manger, va à l'école tout seul. Un très beau récit sensible, pourvu de belles descriptions, qui raconte cette mystérieuse rencontre entre un homme venu dans son hameau pour disparaître et un petit garçon étrange.

    « -Viens !
    Je lui donne ma petite main. Il me la prend dans sa grand main.
    -On va où ? Je lui demande.

    Marie Nawrot
    -Je ne sais pas. »


  • Conseillé par (Librairie La Buissonnière)
    24 août 2014

    Poétique, limpide et dense.

    Roman de l'isolement, de l'attente, fortement imprégnés d'une prose poétique narrative limpide et dense.
    Le narrateur a choisi de vivre dans la réclusion du monde extérieur, dans une presque totale indépendance de ses frères humains, dans une harmonie profonde et marquée avec la nature.
    Au rythme de deux saisons, son esprit éprouve les changements de la végétation grandissante, envahissante. Un désastre est imminent. La petite lumière aperçue au loin chaque soir à la même heure attise la curiosité du narrateur. L'espoir est-il encore permis ? Etrange et mystérieuse rencontre que celle établie avec cet enfant solitaire déjà vieilli et accablé par les tourments de sa courte vie.
    Loin de toute morosité ou d'une mélancolie accablante, le narrateur avec une parfaite clairvoyance et une douce sérénité laisse le lecteur pénétrer dans une réflexion intime et essentielle liée à la fragilité de l'existence et le pouvoir de la littérature.


  • Conseillé par
    23 décembre 2021

    Amis lecteurs qui n’aimez que le bruit et la fureur, fuyez ou bien, prenez le temps de vous poser dans ces instants de grâce, de silence, de lenteur et de beauté. Amis contemplatifs, soyez les bienvenus dans ce texte superbe qui voyage entre réalité et onirisme, qui nous fait parcourir les sentiers, les hameaux vidés de toute présence humaine, qui nous fait dialoguer avec les hirondelles et les voir virevolter devant nous tant les description d'Antonio Moresco sont belles, fines et réalistes.

    Ah la la que c'est beau : "je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant. Le soleil vient tout juste de s'effacer derrière la ligne de crête. La lumière s'éteint. En ce moment, je suis assis à quelques mètres de ma petite maison, face à un abrupt végétal. Je regarde le monde sur le point d'être englouti par l'obscurité. Mon corps est immobile sur une chaise en fer dont les pieds s'enfoncent de plus en plus dans le sol, et pourtant de temps en temps, j'ai le souffle coupé, comme si je chutais assis sur une balançoire aux cordes fixées en quelque endroit infiniment lointain de l'univers." (p.9) C'est ainsi que débute ce roman et il est intéressant de relire ces quelques phrases après l'avoir fini, car elles prennent un sens différent, plus symbolique.

    Je découvre Antonio Moresco avec ce titre écrit entre deux romans pus conséquents -c'est lui-même qui l'écrit à son éditeur- et je tombe immédiatement sous le charme de l'écriture fine, élégante qui décrit admirablement la nature, l'environnement, le temps passé à contempler. Il va à l'encontre du monde actuel, toujours plus rapide, plus éphémère, où une information à peine révélée est supplantée par une autre parfois aussi insignifiante. Antonio Moresco prend son temps et nous rappelle qu'il est important d'en faire autant de vivre réellement sa vie plutôt que de courir derrière des chimères, des possessions.

    C'est beau, poétique, d'une grande justesse; "inoubliable dès la première phrase" écrit Daniel Pennac dans un bandeau sur la version poche. Pas mieux !


  • Conseillé par
    3 juin 2015

    Tout d'abord, un énorme merci à Julien ( Dialogues Brest) pour ce conseil de lecture.

    "Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant". Il s'agit de la première phrase de ce roman, un phrase qui tout de suite m'a intriguée. Le narrateur a fait le choix de se retirer dans un endroit isolé de montagne pour y vivre seul. Pourquoi? la question restera sans réponse comme d'autres car on ignore tout de son son passé ou qui il est. Dans cet endroit, la nature presque inquiétante a repris ses droits sur les anciennes maisons ou les potagers autrefois entretenus. L'isolement, la simplicité de son mode de vie l'amènent à des interrogations ou réflexions : "Pourquoi il y a tout ce sous-bois mauvais ?, je me demande. Qui essaie d’envelopper et d’effacer et d’étouffer les arbres plus grands. Pourquoi toute cette férocité misérable et désespérée qui défigure toute chose ? Pourquoi tout ce grouillement de corps qui tentent d’épuiser les autres corps en aspirant leur sève de leurs mille et mille racines déchaînées et de leurs petites ventouses forcenées pour détourner vers eux la puissance chimique, pour créer de nouveaux fronts végétaux capables de tout anéantir, de tout massacrer ? Où je peux bien aller pour ne plus voir ce carnage, cette irréparable et aveugle torsion qu’on a appelée vie ?». Toutes les nuits, il voit une petite lumière toujours à la même heure s'allumer plus haut dans la montagne. Et forcément, il veut en savoir plus. Il s'agit d'un enfant seul qui par peur de la nuit l'allume.

    Ce livre est complètement à part, il s'agit d'une lecture surprenante tant par la beauté de l'écriture que par l'histoire. Et il faut savoir prendre son temps et s'en imprégner. Ce livre trace son sillon durant et après sa lecture.
    J'ai aimé sa beauté singulière, son aspect fascinant, troublant et les graines qu'il sème. Et ce qui est fabuleux, c'est qu'on peut lire ce livre à différents niveaux ( ce que je veux dire c'est que chaque lecteur pourra le percevoir différemment ou sous un autre angle). Mais nul doute que chacun en sortira avec ce ressenti que l'auteur a su nous toucher dans une réflexion intime et nous laisse enveloppé d'un sentiment profond de sérénité. Il suffit de se laisser prendre par la main...


  • Conseillé par
    14 décembre 2014

    rêve

    Voilà un roman dont j'ai trouvé la lecture ardue. Et pourtant, des jours après, il me reste toujours en mémoire cette petite lumière.

    Il est vrai que je n'apprécie pas particulièrement les descriptions de la nature. Et dans ce court roman, il y en a beaucoup. Pourtant, le charme a opéré malgré moi.

    Et puis il y a la question de cette fameuse lumière : une légère intrigue, de quoi m'appâter.

    Un récit qui se déroule la plupart du temps de nuit, créant une atmosphère particulière.

    Et puis le narrateur est isolé de tout, seul, au milieu des collines.

    Une petite lumière qui vous poursuit longtemps.

    L'image que je retiendrai (attention spoiler) :

    Celle du petit garçon au crâne rasé vivant seul dans la maison.

    http://motamots.canalblog.com/archives/2014/12/12/31102011.html