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Vongozero

Âna Vagner

Mirobole

  • Conseillé par
    17 avril 2015

    Depuis leur lancement, les éditions Mirobole ont toujours misé sur des choix éditoriaux novateurs en publiant des œuvres russes, moldaves, et en dénichant des pépites dans la littérature de genre. « Vongozero » de Yana Vagner fait partie de ces romans aux qualités indéniables dont on entend peu voire pas du tout parler parce qu’il ne nous provient pas du monde anglo-saxon. Il fait pourtant partie du haut du panier avec cet aspect apocalyptique réaliste qui rend le récit prenant et offre une interprétation perspicace d’une catastrophe majeure. Mettant de côté le caractère « série B » avec ses zombies et autres joyeusetés, Yana Vagner se concentre sur les retombées d’un virus mortel sur sa population et sur la fuite éperdue d’un groupe de personnes réunies par le sort et obligées de se subir pour survivre. Si vous n’appréciez pas la surenchère de gore des récits de zombies, « Vongozero » pourrait tout à fait vous plaire !

    Le fait que le récit soit abandonné entre les mains d’un seul et même personnage (qui forcément nous livre une version toute personnelle et quelque part arbitraire des événements), cela installe une relation privilégiée entre lecteur et narrateur et permet une immersion totale. Anna, la narratrice, est fort heureusement un personnage composite avec un contexte familial compliqué et une position délicate vis-à-vis de son statut de « voleuse de mari ». Ses relations tendues avec sa belle-famille, ses amitiés de « surface » qui font d’Anna quelqu’un d’assez solitaire finalement, tout cela concourt à maintenir un climat de tension constante, notre héroïne se retrouvant par la force des choses obligée de voyager avec des personnes qu’elle n’apprécie guère.

    Bien qu’on ne puisse pas qualifier le roman d’horrifique, l’environnement psychologique angoissant apporté par la peur permanente (peur d’attraper la maladie, peur de ne pas arriver à destination, peur de manquer d’essence, de vivres, de se faire attaquer sur la route) joue énormément sur les nerfs et rend le récit éprouvant. Les descriptions parfois difficiles de cette Russie au bord de l’implosion ajoutent à la dynamique du récit et nous confrontent à nos peurs les plus primales. Certains passages du roman suscitent chez le lecteur le même sentiment d’impuissance que chez Anna. D’autres, au contraire, déclenchent ce même mécanisme d’auto-défense qui nous rend plus fort, quitte à nous insensibiliser face à la détresse d’autrui. C’est le ressort de « Vongozero », nous interroger sur les limites de l’être humain. Nous interroger sur nos valeurs, sur nos ressources. Pour survivre, pour tenir le coup mentalement, il faut parfois laisser notre subconscient parler, quitte à créer des divergences au sein du groupe, à la jouer perso. Un roman clairvoyant et captivant que je n’oublierais pas de sitôt.


  • Conseillé par
    19 octobre 2014

    Au coeur de l'actualité

    Une épidémie mortelle se répand sur la planète. Aucun continent n’est épargné. Bientôt, les villes sont mises en quarantaine, les frontières bouclées. Plus aucun avion, aucun train ne circule. Un jour, Internet cesse de fonctionner.

    Pourtant Anna, la narratrice, son fils Micha et son compagnon, Sergueï continuent à vivre dans leur agréable maison de la banlieue de Moscou, jusqu’à ce que Boris, le père de Sergueï, ne fasse irruption en les forçant à vider les lieux et à gagner au plus vite Vongozero, un relais de chasse au milieu d’un lac, dans la région difficilement accessible du Nord.

    Immédiatement, une petite expédition se met sur pied à laquelle se joignent un couple de voisins et leur enfant mais également l’ex-femme de Sergueï, Irina, et leur jeune fils, Antochka. Ce groupe hétéroclite va

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