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Requiem pour un paysan espagnol suivi de Le gué

Jean-Paul Cortada, Jean-Pierre Ressot, Ramon Sender

Le nouvel Attila

  • Conseillé par (Librairie L’Arbousier)
    24 mai 2020

    Un petit mél idiot envoyé aux éditeurs alors qu'ils me demandaient un avis sur Requiem dans le courant de l'été 2010.

    (récit dialogué)
    Vous venez de m'appeler pour que je vous envoie un petit mot sur le Requiem pour un paysan espagnol.
    Un client entre le temps de notre conversation, tourne un peu entre les rayons, attend que je raccroche et me demande :
    "-Vous avez le Ramon Sender ?
    -Oui, juste là, sur la table des coups de coeur.
    -Vous l'avez lu. Il paraît que c'est super.
    -Oui : pendant la guerre civile, dans les steppes aragonaises, un curé, pauvre parmi les pauvres, le temps d'un requiem se souvient de quelques instants de vie de Paco du Moulin, qu'il a baptisé, éduqué, et amené à la mort un an plus tôt. Comme une prière ou une triste romance populaire.
    -Parfait, et Le Roi et la Reine vous l'avez aussi.
    -Bien sûr."

    Plus sérieusement la critique parue à la même époque dans la revue Initiales faite par notre ami Philippe Marczewski :

    Réédition d’un texte tendu de Ramon Sender, suivi d’un deuxième récit, Le gué, qui justifierait à lui seul cette lecture.
    Le Requiem, c’est celui qu’un prêtre doit donner pour un jeune paysan, tombé sous les balles phalangistes, qu’il a vu naître et qu’il a mené à sa perte. Le gué, c’est celui où deux sœurs font la lessive. L’une est veuve, l’autre a dénoncé le mari de sa sœur aux franquistes, et lourde de ce fardeau, cherche le courage d’en faire l’aveu.
    Au-delà de la guerre d’Espagne, c’est le déchirement de l’âme, entre courage et lâcheté, que Sender donne à voir magistralement.