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Pristina

Toine Heijmans

Christian Bourgois

  • Conseillé par (47° Nord)
    9 mai 2016

    Vous allez adorer!

    Albert Drilling, fonctionnaire néerlandais chargé de raccompagner les demandeurs d’asile dans leurs pays sans remous quand toutes les procédures d’accueil ont été épuisées, a toujours mené à bien ses missions. Il doit cette fois retrouver Irin Past dans une île du nord de la Hollande pour la raccompagner en Égypte. Mais cette mission est plus ardue que prévu car il va devoir affronter les iliens ainsi qu’une femme de caractère au passé bien mystérieux.

    Toine Heijmans traite avec grandeur un sujet sociopolitique délicat.


  • Conseillé par (Le Bateau Livre)
    23 février 2016

    Coup de coeur littérature étrangère

    Don a un vrai talent pour inventer des noms, façonner les nouvelles vies qui se cacheront derrière un patronyme. Le jour où on vient l'arrêter dans le camp de réfugiés où il vit avec sa fille, il donne à cette dernière un nouveau nom, qu'elle ne doit jamais oublier... Des années plus tard, alors qu'elle pense avoir échappé à la vigilance du gouvernement, un fonctionnaire un peu particulier se lance à sa recherche pour "l'accompagner dans son retour". Mais quand on a passé toute sa vie ou presque dans un pays, peut-on vraiment encore être considérée comme une "étrangère" ?
    Dans une écriture élégante et intelligente, Toine Heijmans interroge nos sociétés contemporaines et leurs contradictions dans les domaines du droit d'asile, des réfugiés de guerre. Est-ce qu'un passeport ou le lieu de naissance d'une personne définissent son identité profonde ? Peut-on vraiment accueillir des étrangers "temporairement" ? Un roman d'une grande finesse, éminemment actuel !


  • Conseillé par (Librairie La Buissonnière)
    16 février 2016

    Par delà les frontières

    "Pristina" n'est pas uniquement un roman insulaire. Il convoque les flux migratoires en Europe et particulièrement aux Pays-Bas, la quête d'une nouvelle identité et d'une stabilité légitime loin des guerres et des catastrophes. Avec ce roman social et politique, presque géopolitique, Toine Heijmans confie la détresse de l'exil et de la fuite face à la rudesse et à l'intransigeance administrative et politique des directives européennes et celles de son propre pays.


  • 25 mai 2016

    Irin Past est différente, le regard des autres l'a rendue immune. Cette sensation d'être toujours et partout en dehors, de ne pas appartenir au monde réel. Son histoire est effacée.
    Un nom peut disposer favorablement quelqu'un ou susciter l'aversion. Alors elle porte son origine kosovare comme un halo autour d'elle. Sa vie demeure un parcours de camps d'étrangers, une enfilade de caravanes, tentes , bungalows. La précarité durable sur une île au Nord de la Hollande. Tout le monde connaît les traces que les pas laissent sur le sable. Les meilleures prisons sont construites sur des îles : Alcatraz, Robben Island, île d'Elbe. Ses premiers pas sont effacés, emportés à travers le monde comme ruisseaux et rivières vont vers la mer, toujours en chemin.
    Albert Drilling est chargé de s'assurer que les demandeurs d'asile retournent dans leur pays d'origine. Il connaît les visages et les espoirs et les vies des gens en errance. Ils étaient accrochés chez lui, au mur, dans sa tête aussi, partout. Un étranger, entouré d'étrangers dans les terres perdues du monde.
    Et puis une poignée de personnes qui ne veulent pas vivre dans un pays qui déporte des gens.
    Dans le sel séché des bancs de sable on observe la migration des oies cendrées. Elles maintiennent leur vol, puis à peine arrivées, elles doivent repartir.
    Albert et Irin longent la côte. Leur marche est plus aisée sans chaussures et leurs traces changent de forme: elles deviennent HUMAINES.
    Et puis le Kosovo, cette tâche d'encre sur les Balkans. Pristina, une ville blessée et les cicatrices qu'elle laisse chez Irin.
    Les images entre les pages transpercent les yeux, pénètrent l'esprit et trouvent prise. Être submergée par les mots, les dialogues d'une grande force, pour comprendre.
    La colère d' Irin est coulée dans du béton et jetée à la mer. Un grain de sable qui tout au long de son histoire à risqué d'être écrasé dans des galets errants.
    Sublime texte de Toine Heijmans, traduit du néerlandais par Danielle Losman.