Mazie, sainte patronne des fauchés et des assoiffés

Pour son nouveau roman, Jami Attenberg s'est inspiré d'un article publié dans le New-Yorker, relatant le parcours d'une certaine Mazie, surnommée "reine du Bowery" (rue au sud de Manhattan) : son histoire commence en 1907, lorsqu'elle arrive à New-York avec ses deux sœurs, Jeanie et Rosie, fuyant un père alcoolique et violent. Elle va passer sa vie entière dans cette ville, et devenir une véritable icône de son quartier, grâce à sa personnalité haute en couleurs et son engagement pour les plus démunis.
La construction du roman est atypique : l'auteur laisse la parole à Mazie, en insérant des extraits de son journal intime, mais aussi aux personnes qui l'ont connue, de près ou de loin. A travers ces différents témoignages, c'est aussi un portrait du New-York du début du XXème siècle qui se dessine, une époque assez sombre, entre prohibition et Grande Dépression.
Un très bon roman, plein de vie et émouvant, qui nous plonge dans une époque fascinante à la rencontre d'une femme qui l'est tout autant : croyez moi, vous n'êtes pas prêt d'oublier Mazie, une héroïne pleine de gouaille, généreuse, intrépide, et surtout terriblement attachante !

Mazie Philipps est un personnage haut en couleur. Elle tient la billetterie du Vénice, cinéma de quartier New- Yorkais du Bowery dans le sud de Manhattan dont la population est très hétéroclite, diseuse de bonnes aventures, ouvriers, mafieux. Nous sommes en plein âge d’or du jazz, la consommation d’alcool, malgré la prohibition est conséquente….bref c’est la fête et Mazie la vit pleinement, notamment avec le capitaine, son amant. Mais sa vie va basculer avec l’arrivée de la grande dépression. Mazie, fidèle à elle-même va activement aider les sans- abris et les plus démunis en ouvrant les portes du Venice à ceux qui sont dans le besoin. Elle devient alors une personnalité New-Yorkaise.
Très beau roman à travers des personnages émouvants.