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La Politique coloniale, Clemenceau contre Ferry
EAN13
9782350743325
Éditeur
Magellan & Cie
Date de publication
Collection
Les Explorateurs
Langue
français

La Politique coloniale

Clemenceau contre Ferry

Magellan & Cie

Les Explorateurs

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782350743325
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Discours entre Clemenceau et Ferry au sujet de la décolonisation française

Avec un bel éclat, les deux discours qu’on va lire donnent à connaître,
ramassé, le débat où s’affrontèrent, en un moment décisif, le camp des
partisans de la colonisation et celui de ses adversaires : par les grandes
voix de deux orateurs essentiels.
La résonance de l’une sur l’autre démonstration était destinée, nous le savons
maintenant, à évoluer en profondeur dans la suite des temps. Un demi-siècle
plus tard, vers l’époque de l’exposition coloniale de 1931, apogée d’un grand
dessein, Jules Ferry aurait rallié à ses thèses la majorité des Français, les
générations qui avaient assimilé, sur les bancs de l’école, en face des cartes
suspendues à côté du tableau noir et portant la couleur rose de nos emprises
planétaires, la fierté que leur pays pouvait en tirer. Mais cent ans après,
une fois qu’aurait soufflé le grand vent de la décolonisation, Clemenceau
apparaîtrait, au contraire, comme celui dont la lucidité avait porté la
conscience prémonitoire de l’illégitimité d’une domination de notre peuple sur
d’autres qui n’en pouvaient.

Les comptes-rendus des débats du Parlement recèlent des trésors, lorsque les
tribuns les plus éloquents et les plus inspirés y confrontent leurs visions de
la société et leur conception de la place de la France dans le monde. Le duel
oratoire de Jules Ferry et de Georges Clemenceau sur la question coloniale, en
juillet 1885, à la Chambre des députés, donne à connaître avec éclat
l’opposition de deux tempéraments, de deux doctrines, de deux morales.
En se protégeant contre l’anachronisme, on découvrira dans leurs discours,
reproduits ici pour la première fois en intégralité, quels échos leurs propos
peuvent trouver, aujourd’hui encore, au cœur de nos interrogations
contemporaines.

Un livre pour mieux comprendre l'empire colonial français

EXTRAIT

M. le président : – L’ordre du jour appelle la suite de la de la discussion du
projet de loi portant ouverture au ministre de la Marine et des Colonies, au
titre de l’exercice de 1885, d’un crédit extraordinaire de 12190000 francs
pour les dépenses occasionnées par les événements de Madagascar. La parole est
à M. Jules Ferry.
M. Jules Ferry: – Messieurs, bien que j’aie eu souvent l’occasion, pendant les
deux années durant lesquelles vous m’avez maintenu votre confiance, de
m’expliquer sur les origines, sur la portée, sur le caractère de la politique
coloniale, et particulièrement, à propos de cette affaire de Madagascar, sur
les limites que la sagesse et la prudence politiques doivent imposer à notre
expansion coloniale, j’ai pensé, et la majorité de la Chambre, par un vote
émis hier, et pour lequel je lui exprime ma profonde gratitude, a pensé aussi…
M. Achard: – Il n’y a pas eu d’opposition !
M. le président : – Messieurs, veuillez faire silence.
M. Jules Ferry: – S’il n’y a pas eu d’opposition, ma gratitude n’en est que
plus grande…
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