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Lettre ouverte aux femmes politiques
EAN13
9782402169110
Éditeur
FeniXX réédition numérique (Albin Michel)
Date de publication
Collection
Lettre ouverte
Langue
français
Langue d'origine
français

Lettre ouverte aux femmes politiques

FeniXX réédition numérique (Albin Michel)

Lettre ouverte

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782402169110
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    6.99

  • Aide EAN13 : 9782402502443
    • Fichier PDF, avec Marquage en filigrane
    6.99

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« Mes confidences les plus libres, je les fais à mon grillon. Au grillon qui
accompagne familièrement mes rêveries, au coin de la cheminée. Mais voici que
j’ai choisi de m’adresser à des personnages auxquels je suis capable de
m’abandonner avec autant de confiance que j’en témoigne à mon grillon : les
femmes politiques. Jugez-en : je leur parle sans retenue, presque sans pudeur,
et évidemment sans malice, absolument sans méchanceté. Avec un parti pris
cependant : je les crois indispensables et elles sont trop rares. L’étendue du
monde, l’étendue du temps, les femmes elles-mêmes semblent s’être mises
d’accord pour que l’univers féminin prolifère le moins possible. Nous y avons
tous, sans doute, beaucoup perdu. Aujourd’hui, parmi tant de sujets qui
sollicitent l’attention, en voici un d’importance. Je m’engage sans hésiter
vers ces femmes d’exception. J’aime les êtres de sincérité, d’inquiétude et de
foi et parmi les multiples vertus dont s’entoure l’âme, je préfère la lucidité
et le courage. D’où mon admiration pour Antigone en qui la femme a trouvé son
expression la plus exaltante. Mais j’aime aussi le grand chant de la liberté,
les esprits non conventionnels, ceux qui tentent d’agiter leur époque. À ces
agitatrices inspirées qui ne sont pas si nombreuses, j’ai voulu ajouter
plusieurs personnes de talent qui sont souvent « l’idée qui dérange ». Si le
monde n’est pas devenu plus excessif, si la conscience hurle encore et si on
l’entend ; si la cité, l’église, le parti, qui vous ont cru des cibles naïves
et dociles, n’ont pu affirmer finalement leurs disciplines ambiguës, nous le
devons à vous seules, innombrables et anonymes héroïnes. Le vrai souffle des
dieux, dont on ne sait où il mène, il est seulement en vous. Quand tout vous
donne tort ou vous contraint, vous seules savez le reconnaître et l’entendre,
et dire et redire, comme la jeune fille de Thèbes : « Je ne suis pas née pour
haïr, mais pour aimer ». Sans cette parole, qui croirait encore aux Dieux ? Et
vous la répétez inlassablement. »
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