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L'amant de Highbride manor
Format
Poche
EAN13
9782280223126
ISBN
978-2-280-22312-6
Éditeur
Harlequin
Date de publication
Collection
Prelud' (3127)
Nombre de pages
150
Poids
84 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais

L'amant de Highbride manor

De

Harlequin

Prelud'

Indisponible

Autre version disponible

1. ?>Quand Lia s'engagea dans l'allée qui menait au vaste bâtiment victorien, le gravier crissa sous les roues de sa voiture. Le décor lui arracha un sourire : c'était le type même du collège intimidant perdu dans une région plutôt reculée du Hampshire. Elle pouvait aisément s'identifier aux enfants arrivant ici pour la première fois, la gorge serrée, l'estomac noué... Les ailes de la construction à deux étages étaient séparées par un clocher central. Elle s'élevait sans doute depuis plus d'un siècle mais était très bien conservée. Les pelouses bordant l'allée étaient soigneusement entretenues et, à intervalles réguliers, des pierres blanches en interdisaient l'accès aux véhicules. Au-delà, les courts de tennis, filets en berne, attendaient la rentrée pour être de nouveau foulés par ceux des pensionnaires qui rêvaient de Wimbledon. Lia se gara non loin de l'entrée encadrée de piliers en pierre et descendit de voiture. Elle avait connu tant d'internats, dans son enfance, qu'elle ne s'attendait à aucune surprise en pénétrant dans Highbridge Manor. Il y aurait une odeur de bois ciré, de vieux livres et de fumet de cuisine. Elle sourit pour elle-même : les cuisines étaient sûrement désertes aujourd'hui puisque les cours du troisième trimestre ne commençaient pas avant la semaine prochaine. Comme la lourde porte en bois s'ouvrait, Lia se retrouva devant une femme d'une quarantaine d'années aux yeux bleus perçants, élégamment vêtue d'une jupe et d'un pull anthracite. Ses lunettes étaient ramenées sur ses cheveux bruns parsemés de fils gris. Son assurance dénotait qu'elle était familière des lieux. – Lia Davidson ? – Oui. J'ai rendez-vous avec M. Trent à 10 heures et demie. – Nous vous attendions. Entrez, je vous en prie. Je suis Helen Brown, l'assistante de M. Trent. Lia la suivit dans le couloir, jusque dans une petite pièce donnant sur les courts de tennis. – Voici mon bureau. Je vais prévenir M. Trent que vous êtes arrivée. Ayant soulevé le téléphone et composé un numéro de poste, elle énonça dans un murmure : – Mlle Davidson est là. Dois-je l'am... Oh, bien, c'est entendu. Nous y serons dans dix minutes. Levant les yeux vers l'horloge murale, Lia constata qu'il était 10 h 20. Elle était en avance, mais M. Trent s'en tenait à l'heure fixée. « Encore un maniaque ! » se dit-elle en réprimant un soupir. – Il est retenu avec le concierge, lui expliqua Helen Brown. Mais il ne tardera pas. Lia saisit l'occasion de ce tête-à-tête pour glaner quelques renseignements. – L'agence m'a contactée au pied levé pour ce poste... – Je sais, coupa Mme Brown. Nous avons eu des difficultés. Un professeur de lettres nous a lâchés sans prévenir juste à la fin du précédent trimestre. Une fâcheuse nouvelle. Même si, en toute franchise, personne ne pleurera son départ. Elle soupira. – Nous avons déjà reçu trois candidates, dont une seule faisait l'affaire, ajouta-t-elle. Et elle a refusé le poste ! Nous sommes dans le pétrin, en réalité. – J'ai cru comprendre qu'il y avait urgence, en effet, dit Lia en souriant. Il y a longtemps que vous travaillez ici ? – Près de quinze ans ! – Il s'agit d'un collège privé, n'est-ce pas ? – Oui. La famille Trent le dirige avec brio depuis sa fondation. Ce qui est remarquable, n'est-ce pas ? A 10 h 28, la secrétaire se leva. – Je pense que nous pouvons y aller. Elles longèrent un couloir au parquet impeccablement ciré et s'arrêtèrent devant la porte du bout, dont la plaque annonçait en épais caractères : Directeur. La secrétaire frappa discrètement. Après un court laps de temps, une voix forte lança : – Entrez ! Emboîtant le pas à Mme Brown, Lia fut d'abord éblouie par le soleil qui entrait à flots par la fenêtre. Ses yeux ne tardèrent pas à s'accoutumer à la lumière, et ce fut avec stupéfaction qu'elle découvrit Jasper Trent. Tout d'abord, il n'était pas du tout aussi âgé qu'elle l'avait imaginé. Il avait environ trente-cinq ans et mesurait à vue de nez un bon mètre quatre-vingt-dix. Large d'épaules, bien bâti, il portait un costume et une cravate sombres. Sous ses cheveux noirs disciplinés par une coupe très actuelle, ses traits hardis étaient dominés par une paire d'yeux bruns scrutateurs. Impressionnée, Lia se dit immédiatement qu'il ne devait pas y avoir de problèmes de discipline dans ce collège ! Qui oserait s'opposer à un tel homme ? Elle sut qu'elle ne se trompait pas lorsque Jasper Trent prit la parole d'une voix brève et autoritaire. – Mademoiselle Davidson ? Veuillez vous asseoir, énonça-t–il avec un bref sourire en se portant à sa rencontre. Je vous remercie, Helen. Déférente, la secrétaire inclina la tête et se retira en fermant la porte. Lia prit place dans le vaste fauteuil rembourré de cuir qu'on lui indiquait en s'efforçant de dompter son appréhension. Jasper s'installa à son bureau et examina la nouvelle candidate, qui semblait hypnotisée. Il éprouva coup sur coup deux sentiments. Tout d'abord, un indéniable enchantement. Puis une vive irritation. Il ne s'était pas du tout attendu à ça ! Il parcourut rapidement d'un air rembruni un document placé sur sa table de travail, puis releva la tête. – Vous me pardonnerez de mentionner votre âge, mademoiselle, mais j'avais cru comprendre que vous aviez... cinquante-cinq ans. Ce n'est pas le cas, de toute évidence. Lia ne put s'empêcher de sourire en constatant qu'ils étaient aussi surpris l'un que l'autre par leur apparence respective. – J'ai vingt-cinq ans. – Eh bien, les choses sont claires. En voyant l'expression décourageante de son beau visage plein de caractère, Lia se crispa. Elle avait les entretiens d'embauche en horreur. Aujourd'hui plus que jamais ! Elle avait naïvement imaginé une rencontre avec un homme âgé portant des lunettes, grisonnant et plein de bonté paternelle... Pourquoi ne l'avait-on pas avertie, qu'elle sache à quoi s'attendre ? – Bon, reprit Jasper Trent, si j'en crois le CV qu'on m'a communiqué par courriel, vous êtes diplômée en lettres, avez enseigné trois ans, effectué aussi des remplacements et donné des cours particuliers ? – Exact. – Et vous êtes avertie qu'il s'agit uniquement d'un poste à pourvoir jusqu'à la fin de cette année scolaire ? Si toutefois nous nous convenons mutuellement. Jasper, que son tempérament portait à anticiper, aurait peut-être d'emblée proposé un contrat plus long si la nouvelle avait donné satisfaction lors de sa période d'essai. Mais son instinct lui soufflait de ne rien envisager de tel. Lia Davidson était jeune et, qui plus est, délicieusement séduisante avec sa belle peau laiteuse et ses grands yeux noisette. Élégante dans son tailleur en lin crème, elle avait relevé en chignon ses superbes cheveux auburn. Pile le genre de femme qu'il ne voulait pas en ces lieux ! Et pour quantité de raisons ! En silence, il maudit la négligence de l'agence de recrutement. – Je le sais, oui, et cela cadre avec mes projets. Si toutefois nous nous convenons, répéta-t-elle avec une lueur amusée dans le regard. Il haussa un sourcil : – Puis-je savoir quels sont les projets en question ? – Oh, ils n'ont rien d'original. J'ai toujours vécu en milieu scolaire, depuis l'âge de quatre ans ; j'ai besoin d'évasion. En septembre, je partirai pour les destinations les plus inhabituelles possible. J'ai économisé de quoi m'offrir une année sabbatique mais, en cas de besoin, je trouverai à enseigner. – Vous comptez partir seule ? demanda Jasper, dont le regard se porta sur les longues jambes fuselées de la candidate. – Oui. Aucun de mes amis ne peut se permettre d'arrêter si longtemps son activité. Alors il faudra que je prenne mon courage à deux mains. Mais je rencontrerai sûrement nombre de gens tout aussi ordinaires que moi sur mon chemin ! Lia s'obligea à regarder son interlocuteur bien en face. Il paraissait plongé dans ses pensées. – Vous serez chargée des plus jeunes élèves. Tim Robbinson, le chef du département, vous apportera tout le soutien nécessaire pour le bouclage du programme. Elle le dévisagea, interdite : rêvait-elle ou lui offrait-il vraiment le poste ? – Je suppose que notre offre de rémunération vous convient, puisque vous vous êtes présentée ? – C'est-à-dire..., balbutia-t-elle. Oui, le salaire me paraît convenable. – E...
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