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L'âme chevillée au corps
Format
Broché
EAN13
9782918135838
ISBN
978-2-918135-83-8
Éditeur
Éditions Dialogues
Date de publication
Collection
Littératures
Dimensions
21,1 x 13,6 x 1,4 cm
Poids
200 g
Langue
français

L'âme chevillée au corps

De

Éditions Dialogues

Littératures

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Une enfant muette développe son oreille. Les mots, les expressions, les vestiges de patois, les idiosyncrasies familiales, les mensonges, les images, les couleurs de la langue s’y logent pour longtemps. "L’âme chevillée" au corps tente de rendre, avec une inévitable déperdition due à l’érosion du temps, la langue ouvrière telle qu’Ève Lerner l’a entendue, avec ses incompréhensions d’enfant, cette langue foisonnante d’invention, ferment argotique et poétique où l’histoire est à l’oeuvre.
Ce roman langagier familial, hommage de l’auteur à sa mère, linguiste instinctive, se lit comme une archive encore
vivante de la vie à l’usine et dans les familles ouvrières du XXᵉ siècle. Une vie faite de travail abrutissant, mais aussi d’invention, de panache et de style. La langue des pauvres était une langue riche.
Ce récit en garde la mémoire. Le livre est illustré de petites gravures représentant des objets d’antan au charme désuet.
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Commentaires des lecteurs

Conseillé par
30 octobre 2013

un message d'espoir et des mots pour le dire !

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Conseillé par
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Courant d'ère Par Hervé Hamon

Courant d'ère Par Hervé Hamon - Les riches mots des pauvres

Ce livre-là n'aura pas de prix. Et pourtant, il n'a pas de prix, ce livre-là. Parce qu'il ne ressemble à rien d'ordinaire - et pourtant, ce dont il nous parle, c'est de la façon dont parlent ou parlaient les gens ordinaires. Ce livre-là n'est pas un roman, il ne nous narre point en long et en large, voire en travers, les amours de Paul et Paulette, si ce n'est de Paul et Paul ou de Paulette et Paulette. Et pourtant, ce livre-là nous emporte, nous fait voyager au sein de l'intimité singulière de ceux qu'on appelle le peuple. Singulière et collective, c'est toute la question, toute la question de la langue qui nous enclôt et nous traverse. Plutôt que de conter les péripéties de sa vie, sa maman, son papa, ses grands-parents, son enfance, ses voisins, l'auteure, Ève Lerner, nous restitue les mots, le parler de ces derniers, les mots de son père, pontonnier puis reproducteur en charpente métallique, les mots de sa mère, conductrice de pont roulant après que la manche de son pull eut été happée par une lameuse, ce qui faillit lui coûter « la vie et le bras droit ». Elle, Ève, l'enfant, ne parlait guère, elle était, dit-elle « une véritable éponge linguistique et sensorielle ». Et ça donne un livre, un sacré livre (*), je vous le garantis. Bien sûr, on commence par s'attendrir, par céder à la nostalgie, par saluer l'inventaire d'inventions. « Ça pèse un âne mort », « J'ai laissé flotter les rubans », « Tu vas finir à la barbouille », « La lisière ne vaut pas mieux que le drap », « Si tu ne sais pas quoi faire de ta peau », « Prendre une fluxion de pavés », « Il a pas une tête à sucer de la glace », « Ça hurlait au charron », « Elle marche à la dix heures dix », « Ça bat la godille », « Les yeux brodés au point de chausson », etc... Mais attention, attention au pittoresque langagier. Le livre d'Ève Lerner, tout précis, tout scrupuleux qu'il soit, n'a rien d'un glossaire, d'un archivage de cartes postales fanées, ni d'une collection de bons mots d'antan. Ce qui est épatant, là-dedans, c'est que la force du discours taille son chemin sans complaisance aucune, avec fraîcheur, avec tendresse, avec aussi toute la révolte, tout le silence rentré de ceux que l'injustice a façonnés, avec cet humour acide qui est l'ultime défense des offensés. On pense évidemment à Annie Ernaux, à son beau récit La Place. On est touché de saisir que, sans d'autres mots que les mots communs, les mots partagés, tant d'émotion puisse naître et, finalement, s'énoncer. On l'aura compris, ce livre-là est un hommage au « parler ouvrier », à la riche langue des pauvres. Achetez-le, c'est presque pour rien.
* Ève Lerner, L'âme chevillée au corps, Éditions Dialogues.

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