Attrayante première phrase pour le nouveau roman de Jeffrey Eugenides!
Dans les 10 lignes suivantes, il présente son personnage principal, Madeleine, par les auteurs de sa bibliothèque, Dickens, Austen, Wharton et James, pour ne citer qu'eux.
Dans les 100 premières pages, elle découvrira Derrida et "Fragments d'un discours amoureux" de Roland Barthes.
Riche bibliographie pour sa thèse sur la question du mariage dans le roman anglais.

Voici donc l'histoire de cette jeune femme qui ,comme les personnages des oeuvres qu'elle étudie, va se retrouver au coeur d'un dilemne amoureux. L'un est amoureux d'elle, elle en aime un autre.
Jeffrey Eugenides dépasse le classique triangle amoureux pour en faire un véritable récit d'initiation, dans la lignée des Campus Novel, où les illusions laissent place au désarroi, sur le passage à l'âge adulte en somme.
Il parvient avec brio à répondre à sa question intiale : peut-on faire de nos jours un roman dont le mariage est l'intrigue principale? Oui et c'est passionnant.

Le dernier roman de Ken Follett se distingue une fois de plus par son envergure et son intensité.
On retrouve avec plaisir les familles russes, anglaises, allemandes et américaines du premier volume mais principalement leurs enfants, deuxième génération dont les destins vont à nouveau s'entremêler.
Plongés dans les tourments de l'Histoire, de 1933 à 1949, de la montée du nazisme aux prémices de la Guerre Froide, en passant par la Guerre d'Espagne et Pearl Harbor, ils n'auront de cesse de se croiser, se rencontrer et s'affronter.
Ken Follett excelle toujours dans la construction d'une vaste fresque historique même si l'on pourrait parfois regretter un certain manque de finesse et de complexité dans le caractère des personnages.
Il n'en reste pas moins que les adeptes de l'auteur seront comblés.

Sous ce titre quelque peu mystérieux se cache le portrait d'Adèle Gödel, épouse de ce grand mathématicien finalement assez méconnu, Kurt Gödel. Femme dévouée au caractère bien trempé, elle passera sa vie à soutenir ce génie instable et malheureux malgré les difficultés et parfois l'ingratitude de son mari.
C'est une vision singulière du XXe siècle que Yannick Grannec offre par le prisme d'Adèle , de la Vienne des années 30 au Princeton d'après-guerre où l'on croisera Einstein, en passant par l'Anschluss et le maccarthysme.
Brillant et passionnant.

D'une famille de planteurs de coca en Colombie contrainte à l'exil à un jeune garçon surdoué de banlieue française qui tente de survivre dans son milieu malgré sa différence, en passant par un sénateur mexicain confronté à sa propre corruption, sous pression du gouvernement et des cartels ; Fabrice Humbert s'empare du sujet de la drogue et le traite avec virtuosité.
Avec ce nouveau roman polyphonique, on retrouve le savoir-faire de l'auteur, sa manière si particulière de tisser plusieurs fils pour mieux les recouper et en faire un récit global et universel où chacun se sent concerné.

En mêlant étroitement données historiques et fiction, l'auteur, Michiel Heyns, recrée la société de Rye, petite ville anglaise où gravitent les amis d'Henry James, Edith Wharton et Morton Fullerton, de jeunes admirateurs mais surtout sa dactylographe, Frieda Wroth, narratrice de l'histoire. De dîners mondains en séances de dictée et d'écriture automatique, de correspondances mystérieuses en discours de suffragettes, le lecteur plonge dans l'ambiance « so british » du début du XXe siècle.

Avis donc aux amateurs d'Henry James et de littérature anglaise!